La Vierge Marie, avocate de l’humanité : Lorsque le Diable revendique son droit sur l’homme
La Vierge Marie, avocate de l’humanité : Lorsque le Diable revendique son droit sur l’homme
Tractatus quaestionis ventilatae coram dominio nostro Jesu Christo inter Virginem Mariam, ex una parte, & Diabolum ex alia parte.
Bartolo da Sassoferrato (1313-1357), éminent juriste médiéval italien, est l’auteur d’une œuvre originale où il imagine un procès dans lequel la Vierge Marie endosse le rôle d’avocate pour défendre l’humanité contre les revendications du Diable, qui cherche à s’emparer des âmes humaines en raison du péché originel d’Adam et Ève.
Le Diable, par l’intermédiaire de son procureur, soutient que la désobéissance d’Adam et Ève justifie sa « possession » des êtres humains. En réponse, la Vierge Marie, en défense, démontre que le Diable ne détient aucun droit légitime et que l’humanité ne peut être aliénée. Elle invoque des principes du droit romain et du droit canonique pour rejeter les accusations, soulignant que la faute originelle n'entraîne pas une soumission éternelle de l'homme.
Le procès se conclut par la victoire de Marie : Jésus-Christ, en sa qualité de juge, cite le Corpus Iuris Civilis pour éteindre les revendications du Diable et absoudre l’humanité. Le Diable est débouté et l'humanité libérée de toute revendication.
Un point n'est cependant pas soulevé : la déontologie d'une telle audience et le conflit d'intérêts évident qui s'illustre au cours de ce procès imaginaire...
Bartolus A Saxoferrato, ad Consilia, quaestiones et tractatus, Venetiis, 1575, fol. 127v-129v.